Des hommes et des femmes au cœur de la justice
L'Union Syndicale des Magistrats est le principal syndicat de magistrats de l'ordre judiciaire français. Apolitique, elle défend l'indépendance des magistrats, leurs intérêts matériels et moraux. Elle est membre fondateur de l'Union Internationale et de l'Association Européenne des Magistrats
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Communiqué du 20 septembre 2012
La Commission Européenne pour l’Efficacité de la Justice (CEPEJ) a dévoilé ce jour son rapport comparatif sur les systèmes judiciaires européens pour la période 2008-2010.
Sans surprise ce rapport corrobore les constats faits depuis de nombreuses années par l’USM sur la faiblesse des moyens accordés à la justice française pour faire face à une charge croissante.
A la lecture attentive du rapport, on ne peut que constater que la France déjà fort mal classée dans les 3 rapports précédents continue dans bien des domaines à voir sa Justice se dégrader.
La CEPEJ souligne en effet dans son dernier rapport que :
Moins de juges, de procureurs et de fonctionnaires de Justice que la moyenne européenne, des ressources pour l’aide judiciaire insuffisantes, un budget global de moitié inférieur à ce qu’il est dans toutes les autres grandes démocraties européennes, comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, la situation est manifestement catastrophique.
Certes, quelques progrès ont été constatés par les instances européennes, la France étant particulièrement en pointe dans certains domaines comme la formation des magistrats, mais force est de constater que le pays des Droits de l’Homme, malgré les annonces budgétaires et les messages de satisfaction des précédents gouvernements, occupe une place bien pitoyable dans le paysage européen, expliquant l’augmentation des délais de traitement donnant lieu chaque année à des condamnations de la France par les instances européennes.
L’USM depuis des années a dénoncé l’insuffisance criante des budgets accordés à la Justice en France, réclamant un plan pluriannuel. L’opinion publique en a désormais pris conscience, notamment à l’occasion de l’affaire dite de Pornic. Pourtant, l’ancienne majorité reprochait à l’USM de tout ramener à la question des moyens, préférant poursuivre sa politique inconséquente de paupérisation et de mise sous tutelle de la Justice.
Sans les contester, il n’y a pas lieu de s’enorgueillir, comme le font déjà certains, des quelques avancées constatées.
L’USM invite fermement le nouveau gouvernement à tirer les conclusions de ce rapport de la CEPEJ en allant au-delà des promesses de recrutements faites pendant la campagne électorale par le Président de la République, bien insuffisantes eu égard aux besoins.
La situation de la Justice en France mérite urgemment que des efforts soient faits pour permettre à tous l’accès à une justice indépendante, de qualité, rendue dans des délais raisonnables.
Pour aller plus loin :
- La justice française est bien mal lotie (Europe1 - 20 septembre 2012)
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