Des hommes et des femmes au cœur de la justice
L'Union Syndicale des Magistrats est le principal syndicat de magistrats de l'ordre judiciaire français. Apolitique, elle défend l'indépendance des magistrats, leurs intérêts matériels et moraux. Elle est membre fondateur de l'Union Internationale et de l'Association Européenne des Magistrats
Restez connecté à l’actualité de l’USM grâce à l’application et aux réseaux sociaux |
|
L’USM vient de prendre connaissance avec consternation, du rapport du jury de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive.
L’USM s’était montrée sceptique sur la méthode utilisée, longue, coûteuse, alors que tant avait déjà été dit et écrit sur la question de la récidive … Elle espérait néanmoins que quelque chose en ressorte enfin, tant il est urgent d’agir sur cette question au-delà de la démagogie et des postures politiciennes.
Ce soir, l’USM ne peut que faire part de sa déception face à cette nouvelle occasion manquée.
28 pages et 12 recommandations… La qualité d’un rapport ne se mesure pas à son épaisseur. Pourtant, rien de neuf dans celui-ci. Des lieux communs, la reprise d’annonces ministérielles telles que la peine de probation, la dépénalisation de certains contentieux…
Et lorsque « Au nom du principe d’individualisation de la peine, le jury considère qu’il est nécessaire d’abandonner les peines plancher » comment comprendre qu’il se contredise aussi vite en préconisant l’automaticité de la libération conditionnelle… ?
Surtout, l’USM regrette qu’à aucun moment ne soit abordée la question cruciale des moyens et des méthodes à laquelle la précédente majorité n’a jamais voulu se confronter, mettant en échec tout le dispositif en vigueur. Bon nombre de recommandations formées ce jour ne sont que la reprise des principes fondateurs de la loi pénitentiaire de 2009 : améliorer les conditions de détention, favoriser les aménagements de peine et la probation, favoriser la réinsertion… et qui n’a jamais été financée...
L’USM s’interroge sur la possibilité de mettre demain en œuvre des peines de probation et assurer un suivi effectif des personnes « libérées d’office » sans que soient enfin évoqués clairement les recrutements de conseillers d’insertion et de probation, la mise en œuvre des évaluations pluridisciplinaires, le financement des placements extérieurs, des centres de semi-liberté….
Il aurait fallu être ambitieux, se donner les moyens de réfléchir vraiment, oublier la facilité en refusant de réunir des personnes d’avance d’accord sur tout, confronter les idées, les méthodes, quitte à attendre une année de plus pour trouver enfin les solutions.
Comme elle traite la question de la récidive et des prisons, la France a fait une conférence de consensus au rabais.
Tout ça pour ça….
Pour aller plus loin :
- lire le rapport
- consulter notre communiqué du 18 septembre 2012 s'inquiètant de l'absence des organisations professionnelles représentatives au sein du Comité d’organisation de la conférence de consensus de prévention de la récidive.
Suivre @USM_magistrats