L’USM dénonce les attaques contre la justice à travers le monde

21 mai 2025

L’USM a participé au congrès annuel de l’Association européenne des magistrats (AEM), membre de l’Union internationale des magistrats (UIM), qui se tenait à Erevan du 08 au 10 mai. Les débats ont notamment porté sur la situation de nos collègues américains et les attaques inédites par leur ampleur contre le système judiciaire, l’indépendance des juges et l’Etat de droit.

Pour marquer leur soutien et leur attachement indéfectible aux principes fondateurs de la démocratie, les associations membres de l’AEM ont adopté à l’unanimité et envoyé une lettre de solidarité aux juges américains, dont vous trouverez la traduction française ici et la version originale sur le site de l’UIM (ici).

Cette lettre fait écho à la motion adoptée par le conseil national de l’USM le 28 mars dernier, dénonçant les attaques contre la justice à travers le monde, et dont le texte est reproduit ci-dessous et la version anglaise consultable ici.

L’Union syndicale des magistrats, membre fondateur de l’Union internationale des magistrats, réunie à l’occasion de son conseil national du 28 mars 2025, dénonce les politiques de déstabilisation visant les magistrats et les professionnels du droit à l’œuvre dans plusieurs pays.

L’USM condamne toute interférence du pouvoir exécutif sur le pouvoir ou l’autorité judiciaire au sein des démocraties occidentales.

Dans ce contexte particulièrement préoccupant, l’USM relève notamment que :

  • pour la première fois dans l’histoire de la Hongrie, les magistrats ont manifesté le 22 février à Budapest pour l’indépendance de la justice et dans l’intérêt de tous les citoyens, en brandissant le slogan « Pas de liberté sans justice indépendante » ;
  • les magistrats italiens ont organisé une journée de grève le 27 février pour dénoncer un projet de réforme constitutionnelle susceptible de porter atteinte à l’équilibre des institutions, dans un contexte de fortes tensions entre le gouvernement et les magistrats, ayant conduit la première présidente de la Cour de cassation à publier un communiqué rappelant que les insultes proférées contre les juridictions ne peuvent être tolérées ;
  • l’association représentant les barreaux américains a publié deux communiqués les 17 février et 24 mars pour dénoncer les mesures prises par l’administration Trump, qui menacent les fondements de la justice, de la démocratie et de l’État de droit tandis que dans un communiqué du 18 mars, le président de la Cour Suprême, John Roberts, rappelait que « depuis plus de deux siècles, il est établi que la destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord à propos d’une décision de justice (…) la procédure ordinaire d’appel existe à cette fin » ;
  • partout dans le monde, les attaques contre la justice et les difficultés auxquelles sont confrontés les magistrats se multiplient (baisse drastique des rémunérations, réduction des pensions, atteintes à l’inamovibilité des juges, processus électoral défaillant des membres des conseils supérieurs de justice …).

L’USM rappelle également que des magistrats sont actuellement détenus à travers le monde du fait de leur seule activité juridictionnelle et en violation des droits humains élémentaires, et continue de demander leur libération.

Alors que la justice française fait également l’objet d’attaques récurrentes, sans réaction systématique ou significative des acteurs institutionnels censés la défendre, l’USM craint un effet domino délétère du contexte international, susceptible de saper durablement les fondements de notre Etat de droit.

L’USM apporte ainsi son soutien indéfectible aux magistrats et professionnels du droit qui œuvrent quotidiennement pour préserver l’indépendance de la justice, pilier de l’Etat de droit et de la démocratie.