L’Union Internationale des Magistrats (UIM) ou International Association of Judges (IAJ) tenait son 66e congrès en octobre 2024 au Cap, en Afrique du sud.
L’UIM a pour mission de « sauvegarder l’indépendance du pouvoir judiciaire, condition essentielle de la fonction juridictionnelle et garantie des droits et libertés humains ». Elle bénéficie du statut d’observateur auprès de l’ONU et du Conseil de l’Europe. Elle apporte son soutien aux associations membres qui sollicitent son assistance lorsque la justice ou les magistrats de leur pays sont en difficulté. L’UIM se déplace régulièrement dans les pays concernés par une problématique
relative à l’indépendance judiciaire pour rencontrer les magistrats locaux, les membres des Conseils de justice ainsi que des représentants des pouvoirs législatif et exécutif. Elle donne également des avis sur les projets de loi susceptibles d’affecter les systèmes judiciaires de ses membres.
Ce congrès réunissait des délégations d’associations de magistrats des 92 pays membres de l’UIM. Une seule association ou un seul syndicat de magistrats peut représenter son pays. L’USM, en qualité de membre fondateur de l’UIM et de l’AEM (groupe européen de cette association mondiale), y représente la France.
Christophe REGNARD participait à ce congrès en sa qualité de président d’honneur de l’UIM-IAJ, et l’USM y était en outre représentée par Alexandra VAILLANT, Aurélien MARTINI, Natacha AUBENEAU et Catherine VANDIER, membres du bureau national de l’USM.
Comme rappelé en introduction de ce congrès par la ministre de la justice sud-africaine, la défense de l’État de droit passe aussi par l’éducation ainsi que par le renfort de la coopération entre les magistrats du monde entier, pour un dialogue judiciaire vivant et combatif.
Pendant tout le congrès, l’USM a participé aux échanges avec les délégations venues du monde entier et a rappelé l’importance de ses actions pour l’indépendance de la justice, l’état de droit et la démocratie, en France comme à l’étranger.
Des résolutions ont été votées et des prix remis lors de ce congrès pour dénoncer les menaces qui pèsent sur le pouvoir judiciaire dans de trop nombreux pays et féliciter les héros du combat pour l’indépendance de la justice. Car dans certains pays, des magistrats sont directement menacés, démis de leurs fonctions, envoyés dans des camps militaires voire incarcérés ou tués. La rapporteure spéciale des Nations Unies pour l’indépendance des juges et des avocats est venue rappeler sa mission et le rôle central des experts dans la défense de l’institution judiciaire (comptes-rendus directs au Conseil et à l’Assemblée de l’ONU, visite des pays où sont dénoncées des violations récurrentes des droits de l’homme…) avant de conclure que les magistrats ne devraient jamais avoir à devenir des héros.
Retrouvez les résolutions votées par le groupe européen pour l’Arménie, la Suède, la Bulgarie ou encore la résolution de l’UIM au soutien des magistrats tunisiens qui affrontent une crise profonde de la justice tunisienne depuis la dissolution en février 2022 du Conseil supérieur de la magistrature, suivie de la révocation arbitraire et collective, par un décret présidentiel, de 57 magistrats en juin 2022.
Lisez l’article d’Alexandra Vaillant publié dans le NPJ n°449.

