Le métier de magistrat consiste à interroger ses biais et, au besoin, à lutter contre. L’USM décline cette éthique syndicalement, c’est en cela qu’elle se revendique apolitique depuis sa création en 1974.
1. Identité de l’USM
- Création : 1974
- ADN : Syndicat apolitique / apartisan
- Objet :
- Défense des intérêts moraux et matériels des magistrats
- Défense de l’État de droit et de l’indépendance judiciaire
- Promotion d’une justice de qualité pour tous
2. Le principe d’apolitisme
- Le magistrat doit être impartial, se départir de son histoire, de sa sensibilité et de ses convictions personnelles
- Au sein de l’USM :
→ L’apolitisme de ses membres se traduit par une position syndicale qui transcende les positions individuelles ou partisanes → Les convictions personnelles sont mises de côté au profit de la défense de la magistrature et de la justice
→ La doctrine de l’USM résulte d’une analyse collégiale et mesurée prise après délibération au sein de son bureau national et de son conseil national - Rejet de toute confusion entre syndicalisme et engagement politique
3. Naissance des principaux syndicats de magistrats
Organisation syndicale | Année de création | Positionnement politique | Particularité |
---|---|---|---|
SM (syndicat de la magistrature) | 1968 | Revendiqué à gauche | Prône une « révolution judiciaire » via la lutte des classes |
USM (Union syndicale des magistrats) | 1974 (avant : UFM) | Apolitique | Réaction au SM ; défense d’un syndicalisme professionnel apartisan |
APM (Association professionnelle des magistrats) | 1981 | Revendiqué à droite | Créée en réaction à l’alternance politique de 1981, notamment contre une politique pénale jugée trop laxiste, contre l’abolition de la peine de mort |
UM-FO (Unité magistrats) | 1990 | Revendiqué apolitique | Affilié à FO, principal syndicat de fonctionnaires, notamment FO pénitentiaire ; rejette tout corporatisme ou spécificité, regroupant magistrats judiciaires, administratifs et financiers |
4. Raisons du refus d’affiliation à une centrale syndicale
- Préserver l’indépendance, spécificité de la magistrature judiciaire
- Défendre la spécificité du syndicalisme judiciaire
- Éviter toute influence politique, contrairement par exemple à la CGT (1906) qui prônait l’apolitisme → ensuite vassalisée au Parti communiste → scission CGT-FO après-guerre
5. Apolitique, ce n’est pas être “de droite”
« Apolitique, ça veut dire de droite, non ? »
❌ Faux.
✔️ Cela signifie :
- Parler avec tous les interlocuteurs politiques
- Porter les valeurs professionnelles sans idéologie partisane
- Ne pas devenir un think tank politique
- Ne pas afficher de soutien à un courant ou parti (gauche ou droite)
- Garder la bonne distance dans le seul intérêt de la défense de la justice et des magistrats
6. Conséquences concrètes de l’apolitisme
- Interventions régulières dans des médias variés, de tous bords
- Éviter les stéréotypes :
- « Mur des cons » (SM)
- Magistrat laxiste
- Contre-révolution sécuritaire
- Permet une crédibilité transpartisane et une action pédagogique avec une véritable hauteur de vue
Conclusion
L’USM est et veut rester apolitique / apartisane
Pour défendre efficacement :
- la profession
- l’État de droit
- une justice indépendante et de qualité.